Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/528

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que l’ardeur de ton zèle entreprend pour ma gloire ;
ne te laisse jamais abattre sous les maux
qui te veulent des mains enlever la victoire.
En quelque triste état que leur rigueur t’ait mis,
songe à ce que je t’ai promis,
reprends cœur là-dessus, espère, et te console :
je rendrai tes desirs pleinement satisfaits,
et j’ai toujours de quoi dégager ma parole
par l’abondance des effets.

Tu n’auras point ici longtemps à te lasser,
tes douleurs n’y sont pas d’une éternelle suite :
un peu de patience, et tu verras passer
ce torrent de malheurs où ta vie est réduite.
Un jour, un jour viendra que ce rude attirail
de soins, de troubles, de travail,
fera place aux douceurs de la paix desirée :
cependant souviens-toi que les maux les plus grands
ne sont que peu de chose, et de peu de durée,
quand ils cessent avec le temps.

Applique à me servir une assiduité
qui de ce que tu dois jamais ne se dispense ;
travaille dans ma vigne avec fidélité,
et je serai moi-même enfin ta récompense.
écris, lis, chante, prie, et gémis tout le jour,
garde le silence à son tour,