Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/532

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CHAPITRE XLVIII.

du jour de l’éternité, et des angoisses de cette vie.


Ô séjour bienheureux de la cité céleste,
où de l’éternité le jour se manifeste,
jour que jamais n’offusque aucune obscurité,
jour qu’éclaire toujours l’astre de vérité,
jour où sans cesse brille une joie épurée,
jour où sans cesse règne une paix assurée,
jour toujours immuable et dont le saint éclat
jamais ne dégénère en un contraire état !
Que déjà ne luit-il ! Et pour le laisser luire
que ne cessent les temps de perdre et de produire !
Que déjà ne fait place à ce grand avenir
tout ce qu’ici leur chute avec eux doit finir !
Il luit, il luit déjà, mais sa vive lumière
aux seuls hôtes du ciel se fait voir toute entière.
Tant que nous demeurons sur la terre exilés,
il n’en tombe sur nous que des rayons voilés ;
l’éloignement confond ou dissipe l’image