Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/594

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CHAPITRE LVII.

que l’homme ne doit pas perdre courage quand il tombe en quelques défauts.


Mon fils, je me plais mieux à l’humble patience
parmi les tribulations,
qu’au zèle affectueux de ces dévotions
dont la prospérité nourrit la confiance.
Pourquoi donc t’émeus-tu pour un foible revers ?
Pourquoi t’affliges-tu pour un mot de travers ?
Un reproche léger n’est pas un grand outrage :
quand même jusqu’au cœur il t’auroit pu blesser,
il ne te devroit pas ébranler le courage ;
va, fais la sourde oreille, et laisse-le passer.

Ce n’est pas le premier dont tu sentes l’atteinte ;
il n’a pour toi rien de nouveau ;
et si tu peux longtemps reculer du tombeau,
ce n’est pas le dernier dont tu feras ta plainte.
Tu n’es que trop constant hors de l’adversité ;
tu secours même un autre avec facilité,
ta pitié le conseille, et ta voix le conforte,