Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/703

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fais que souvent il me ravisse,
que souvent il m’éclaire, et m’embrase à mon tour.

Fais que par là ma foi d’autant mieux s’illumine,
que par là mon espoir d’autant mieux s’enracine
en ta haute bonté,
et que cette manne divine
fortifie en mon cœur l’esprit de charité.

Que cette charité vivement allumée
ne s’éteigne jamais, jamais sous la fumée
ne se laisse étouffer ;
jamais par le temps désarmée
ne cède aux vanités que suggère l’enfer.

Tu peux bien, ô mon Dieu, me faire cette grâce ;
tu peux m’en accorder l’abondante efficace
que cherche mon desir :
ta pitié jamais ne se lasse,
et pour prendre ton temps tu n’as qu’à le choisir.

En ces bienheureux jours dont je te sollicite,
tu sauras abaisser vers mon peu de mérite
ton immense grandeur,
et par une douce visite
m’inspirer cet esprit d’union et d’ardeur.

Si je n’ai pas encor cette ferveur puissante