Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/708

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et lui-même admirant ces abîmes de biens,
il verra tout son cœur dilaté d’allégresse.
Moi-même, prenant soin de conduire ses pas,
je lui ferai partout goûter les saints appas
que je verse dans l’âme où je fais ma demeure ;
et comme dans ma main tout entier il s’est mis,
ma main toute-puissante, en tous lieux, à toute heure,
lui servira d’appui contre tous ennemis.

Ainsi sera béni l’homme qui ne s’enflamme
que des saintes ardeurs de ne chercher que moi,
l’homme qui ne voulant que mon vouloir pour loi,
n’a pas en vain reçu l’empire de son âme.
Il n’approchera point de la communion
sans emporter en soi l’amoureuse union
qui doit être le fruit de ce divin mystère ;
et j’épandrai sur lui cet excès de bonheur,
pour avoir moins cherché par où se satisfaire
que par où soutenir ma gloire et mon honneur.