Si mon courage est haut, mon cœur est embrasé ;
Cet hymen m’est fatal, je le crains et souhaite :
Je n’ose en espérer qu’une joie imparfaite.
Ma gloire et mon amour ont pour moi tant d’appas,
Que je meurs s’il s’achève ou ne s’achève pas.
Madame, après cela je n’ai rien à vous dire,
Sinon que de vos maux avec vous je soupire :
Je vous blâmais tantôt, je vous plains à présent ;
Mais puisque dans un mal si doux et si cuisant
Votre vertu combat et son charme et sa force,
En repousse l’assaut, en rejette l’amorce,
Elle rendra le calme à vos esprits flottants.
Espérez donc tout d’elle, et du secours du temps ;
Espérez tout du ciel ; il a trop de justice
Pour laisser la vertu dans un si long supplice.
Ma plus douce espérance est de perdre l’espoir.
Par vos commandements Chimène vous vient voir.
Allez l’entretenir en cette galerie.
Voulez-vous demeurer dedans la rêverie ?
Non, je veux seulement, malgré mon déplaisir,
Remettre mon visage un peu plus à loisir.
Je vous suis.
Juste ciel, d’où j’attends mon remède,