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Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/15

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AVERTISSEMENT. m

que cette dernière leçon (il n'est rien impossible^ est la seule exacte, la seule qui se trouve dans toutes les im- pressions surveillées par Corneille, et encore dans celle de 1692, dont son frère a pris soin?

Ce n'est pas là un fait unique, isolé. On a souvent admis de la sorte, comme par pitié, en variante, la leçon authentique émanée de Corneille, tandis qu'on insérait dans le texte une correction inutile ou un rajeunissement maladroit. Une seule pièce nous fournira trois nouveaux exemples de ce singulier genre d'inexactitude.

Corneille a dit dans Cinna:

De quelques légions qu'Auguste soit gardé.

Quelque soin qu'il se donne et quelque ordre qu'il tienne,

Qui méprise sa vie est maître de la sienne '.

Et plus loin :

Le ravage des champs, le pillage des villes,

Et les proscriptions, et les guerres civiles

Sont les degrés sanglants dont Auguste a fait choix

Pour monter dans le trône et nous donner des lois"-.

Enfin :

On a fait contre vous dix entreprises vaines ; Peut-être que l'onzième est prête d'éclater, Et que ce mouvement qui vous vient agiter N'est qu'un avis secret que le ciel vous envoie^.

« Qui méprise sa vie est maître de la sienne » a paru amphibologique aux éditeurs ; ils ont mis : « Qui méprise la vie. »

I. Acte I, scène II. — 2. Acte I, scène m. — 3. Acte II, scène i.

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