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Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/179

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DU POËME DRAMATIQUE. 5i

je ne suis point jaloux qu'un autre l'entende à la sienne. Le commentaire dont je m'y sers le plus est l'expérience du théâtre et les réflexions sur ce que j'ai vu y plaire ou déplaire. J'ai pris pour m'expliquer un style simple, et me contente d'une expression nue de mes opinions, bonnes ou mauvaises, sans y rechercher aucun enrichis- sement d'éloquence. Il me suffit de me faire entendre ; je ne prétends pas qu'on admire ici ma façon d'écrire, et ne fais point de scrupule de m'y servir' souvent des mêmes termes, ne fût-ce que pour épargner le temps d'en chercher d'autres, dont peut-être la variété ne di- roit pas si justement ce que je veux dire. J'ajoute à ces trois Discours généraux l'examen de chacun de mes poëmes en particulier, afin de voir en quoi ils s'écartent ou se conforment aux règles que j'établis. Je n'en dissi- mulerai point les défauts, et en revanche je me donnerai la liberté de remarquer ce que j'y trouverai de moins imparfait. Balzac" accorde ce privilège à une certaine es- pèce de gens, et soutient qu'ils peuvent dire d'eux- mêmes par franchise ce que d'autres diroient par vanité. Je ne sais si j'en suis ; mais je veux avoir assez bonne opinion de moi pour n'en désespérer pas.

��1. Var. (édit. de 16G0) : de me servir.

2. Var. (édit. de i66o-i664) : Monsieur de Balzac. — Quand les Discours parurent pour la première fois, en 1660, il n'y avait que cinq ans que Balzac était mort.

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