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DE LA TRAGÉDIE. 67

connoîtou ne le connoîl pas', et s'il achève, ou n'achève pas. La diverse combination^ de ces deux manières d'agir forme quatre sortes de tragédies, à qui notre philosophe attribue divers degrés de perfection. On connoit celui qu'on veut perdre, et on le fait périr en effet, comme Médée tue ses enfants, Clytemnestre son mari. Ores te sa mère ; et la moindre espèce est celle-là. On le fait périr sans le connoître, et on le reconnoît avec déplaisir après l'avoir perdu; et cela, dit -il, ou avant la tragédie, comme Œdipe, ou dans la tragédie, comme l'Alcméon d'Asty- damas, et Télégonus dans Ulysse blessé^, qui sont deux pièces que le temps n'a pas laissé venir jusqu'à nous; et cette seconde espèce a quelque chose de plus élevé, selon lui, que la première. La troisième est dans le haut degré d'excellence, quand on est prêt de faire périr un de ses proches sans le connoître, et qu'on le reconnaît assez tôt pour le sauver, comme Iphigénie reconnoît Orestepour son frère, lorsqu'elle dewoit le sacrifier à Diane, et s'en- fuit avec lui*. Il en cite encore deux autres exemples, de Mérope dans Cresphonte, et de Hellé, dont nous ne

��1. Var. (édit. de i663) : le connoît ou ne connoît pas.

2. Combination, combinaison. Voyez le Lexique.

3. "EcîT'. [Asv yàp ou-oi yivciOat Tr)v rt;aÇtv waTCsp ol :taXaio\ Inoiouv, EtooTaç -/.où yivciiTy.ovxa;, x.aOâîiep xat E'jpt;:forj; £7rotr)CT£v âjuozTBÎvouaav toù; Tiaîoa; xrjv Mi^'ôetav. saTt 8a Tipa^a'. [xàv, xvvoo'jvta; 81 7:pàjat -ô 8£[vôv, ûlô' uaTspov âvayvwpc'aai T7]v o'.Xiav, o)07:£p ô So'^oy.Xc'ouj Oloiïzoji. ToÙTO [LVJ oùv Ë^wxoj oca[xaTO;. 'Ev 3 ' a'jxrj xtJ xpavtooia, oiov ô 'AXxaaiwv ô 'Aaxuoàaavxo;, rj ô TrjXc'yovo; ô iv xû Tpauaaxîa 'OSu^act. (Aristote, Poétique, chap. xiv, 6.) — Un passage d'Athénée (liv. XIII, p. 662) nous apprend que cette tragédie d'Ulysse blessé est de Gliérémon.

4- "Exi oÈ -pixo'/ 7-apà xaCixx xov p.£XXovxa "oicîv xi xwv àvTjxsaxoivot'

a-j'vcitav, àvayvwp'cjai ;wp"tv j^O'TJ'ja'. Xfyoj 0: oiov £v xw KpcCjyovxT] t)

Mepo^ïT) [i-éXÀEi xov u'.ov à;ioy.X£tv£iv, xtcoxxeîvî'. oà o"J, àXX 'àv£YV(ijpi!î£, y.a't èv xf) 'Iï)iY£v£ia T] à8£Xçi] xov ào£X'j6v, xa\ Èv x^ "EXXrj 6 u'.o; xrjv ptrjxs'pa £/.8ioova'. [j.^Xajv àv£vv(ijpt'3£. (Aristote, Poétique, chap. xiv, 7.) — Il n'est pas besoin de dire qu'il s'agit ici de V Iphigénie en Tauride d'Eu-

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