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SUR PIERRE CORBEILLE. xxix

car, à défaut d'acte authentique, il nous fait approximativement connaitre l'époque à laquelle il prit femme. Dans ses vers, Mé- nage parle d'Horace, de Cinna, ce qui prouve que le nouveau marié n'était pas fort jeune, comme le dit Fontenelle, mais déjà d'un âge mûr. Cinna est de i64o; Corneille, né en 1606, se maria donc à trente-quatre ou trente-cinq ans, et ne tarda guère à devenir père; car dans une lettre du i"" juillet i64i ', il annonce à un ami la grossesse de sa femme ; et le 10 janvier i6/i2, elle accoucha d'une fille, qui fut appelée Marie.

C'est sans doute vers le temps de son mariage que Cor- neille entra en relation avec l'hôtel de Rambouillet. C'était là un puissant secours contre la jalousie de ses ennemis lit- téraires, mais non le moyen de nourrir et de développer cette admirable simplicité qui, dans les moments de haute et grande inspiration, distinguait son génie-. Dans cette Guirlande poétique que Montausier offrit à Julie d'Angennes trois ou

uxorem duxerat, diem suurn ex peripneuinonia obiisse : nain vivit Corné- lius, et precor vivat.

��Vita fugit, sed faina manet tua, maxime vatun,

Sœcla feres Clarii munere longa Dei. Donec Apollineo gaudcbil scena cothurno.

Ignés dicentur, piilchra Chimena, lui : Quos maie qui carpsit, dicam, dolor omnia promit,

Carminis Iliaci nobile carpat opus. haie, testis eris ; testis qui jlumina polas

Flava Tagi ; nec tu, docte Batave, neges : Omnibus in terris per quos audita Chimena ;

Jamque ignés vario personat ore suos. Nec tu, crudelis Medea, taceberis unquam.

Non Graia inferior, non minor Ausonia. Vos quoque tergemini, mavorlia pectora, fratres.

Et te, Cinna ferox, fama loqueiur anus. Quid referam soccos, quos tempora nulla silebunt,

Totque, Elegeia, tuos, totque, Epigramma, sales?

{Miscellanea, i652, in-4o, p. 17-20.)

1. Tome X, p. 437.

2. Corneille fut de son temps un poëte fort à la mode, et fort ad- miré des précieuses. On pourrait l'ctabUr par de très-nombreux, té- moignages. On lit dans le Dictionnaire des précieuses de Somaize (édi- tion de M. Livet, tome I, p. 290) : « Noziane (/a comtesse de

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