Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/416

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Dont le récit n’était qu’une embûche à tes jours :

Rosidor t’est fidèle, et cette feinte amante

Brûle aussi peu pour lui que je fais pour Pymante.

Caliste

Déloyale ! ainsi donc ton courage inhumain…

Dorise

Ces injures en l’air n’arrêtent point ma main.

Caliste

Le reproche honteux d’une action si noire…

Dorise

Qui se venge en secret, en secret en fait gloire.

Caliste

T’ai-je donc pu, ma sœur, déplaire en quelque point ?

Dorise

Oui, puisque Rosidor t’aime et ne m’aime point ;

C’est assez m’offenser que d’être ma rivale.

Scène IX

Rosidor, Pymante, Géronte, Lycaste, Caliste, Dorise

Comme Dorise est prête de tuer Caliste, un bruit entendu lui fait relever son épée, et Rosidor paraît tout en sang, poursuivi par ces trois assassins masqués. En entrant, il tue Lycaste ; et retirant son épée, elle se rompt contre la branche d’un arbre. En cette extrémité, il voit celle que tient Dorise ; et sans la reconnaître, il s’en saisit, et passe tout d’un temps le tronçon qui lui restait de la sienne en la main gauche, et se défend ainsi contre Pymante et Géronte, dont il tue le dernier, et met l’autre en fuite.

Rosidor

Meurs, brigand ! Ah, malheur ! cette branche fatale