VIII====
Floridan, Pymante, Cléon, Dorise en habit de femme, trois Veneurs
Floridan, à Dorise et Cléon.
Vous m’avez dit tous deux d’étranges aventures.
Ah, Clitandre ! ainsi donc de fausses conjectures
T’accablent, malheureux, sous le courroux du roi.
Ce funeste récit me met tout hors de moi.
Cléon
Hâtant un peu le pas, quelque espoir me demeure
Que vous arriverez auparavant qu’il meure.
Floridan
Si je n’y viens à temps, ce perfide en ce cas
À son ombre immolé ne me suffira pas.
C’est trop peu de l’auteur de tant d’énormes crimes ;
Innocent, il aura d’innocentes victimes.
Où que soit Rosidor, il le suivra de près,
Et je saurai changer ses myrtes en cyprès.
Dorise
Souiller ainsi vos mains du sang de l’innocence !
Floridan
Mon déplaisir m’en donne une entière licence.
J’en veux, comme le roi, faire autant à mon tour ;