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^78 LA VEUVjE.

Je sentirois mon mal puissamment soulagé*, iSaS

Si du moins un ami m'en étoit obligé.

Ce cavalier, au reste, a tous les avantages

Que l'on peut remarquer aux plus braves courages,

Beau de corps et d'esprit, riche, adroit, valeureux.

Et surtout de Doris à l'extrême amoureux. i53o

DORIS.

Toutes ces qualités n'ont rien qui me déplaise. Mais il en a de plus une autre fort mauvaise, C'est qu'il est ton ami : cette seule raison Me le leroit haïr, si j'en savois le nom.

ALCIDON.

Donc pour le bien servir il faut ici le taire^? «5 35

DORIS.

Et de plus lui donner cet avis salutaire,

Que s'il est vrai qu'il m'aime et qu'il veuille être aimé,

Quand il m'entretiendra, tu ne sois point nommé ;

Qu'il n'espère autrement de réponse que triste.

J'ai dépit que le sang me lie avec Philiste, >5 4o

Et qu'ainsi malgré moi j'aime un de tes amis.

ALCIDON.

Tu seras quelque jour d'un esprit plus remis.

Adieu : quoi qu'il en soit, souviens-toi, dédaigneuse^

Que tu hais Alcidon qui te veut rendre heureuse.

DORIS.

Ya, je ne veux point d'heur qui parte de ta main. '5 45

1. Var. Je sentirois mon mal de beaucoup soulagé. (i63;5-57)

2. Var. Donc, pour le bien servir, il me le faudroit taire ? (i634) Var. Donc, pour le bien servir, il me faut vous le taire ? (iG^d-Sy)

3. \ ar. Je m'en vais ; cependant souviens-toi, rigoureuse, (iGSi'i-â^)

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