492 LA VEUVE.
Il vous faut être ingrat, ou bien à l'avenir i8o5
Lui garder en votre âme un peu de souvenir'.
La mienne en est jalouse, et trouve ce partage.
Quelque inégal qu'il soit, à son désavantage :
Je ne puis le souffrir. Nos pensers à tous deux"
l\e devroient, à mon gré, parler que de nos feux ; 1 8 1 o
Tout autre objet que moi dans votre esprit me pique.
CI.ARICE.
Ton humeur, à ce compte, est un peu tyrannique : Penses-tu que je veuille un amant si jaloux ?
PHILISTE.
Je tâche d'imiter ce que je vois en vous :
Mon esprit amoureux, qui vous tient pour sa reine, i8i5
Fait de vos actions sa règle souveraine.
CLARICE.
Je ne puis endurer ces propos outrageux :
Où me vois-tu jalouse, afm d'être ombrageux^?
PHILISTE.
Quoi? ne l'étiez-vous point l'autre jour qu'en visite J'entretins quelque temps Bélinde et Chrysolite ? 1820
CLARICE.
Ne me reproche point l'excès de mon amour.
PHILISTE.
Mais permettez-moi donc cet excès à mon tour : Est-il rien de plus juste, ou de plus équitable?
CLARICE.
Encor pour un jaloux tu seras fort traitable.
Et n'es pas maladroit en ces doux entretiens*, '825
D'accuser mes défauts pour excuser les tiens ;
1. Var. Lui garder en votre àme un petit souvenir. (i634-6o)
2. Var. Je ne le puis souffrir. Nos pensers à tous deux. (iGSd-By)
3. Var. Où m'as-tu vu jalouse, afin d'être ombrageux ?
PHii,. Ce fut, vous le savez, l'autre jour qu'en visite. (iG3^i Co)
4. Var. Et lu sais dextrement dedans nos entretiens Accuser mes défauts en excusant les liens. (i634-57)
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