Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/43

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Lysandre.

C’est un autre discours ; à présent je ne touche
Qu’aux ruses de l’amour contre un esprit farouche,
Qu’il faut apprivoiser presque insensiblement,
Et contre ses froideurs combattre finement.
Des naturels plus doux…


Scène IX

Dorimant, Lysandre, Cléante.


Dorimant.

Des naturels plus doux… Eh bien, elle s’appelle ?

Cléante.

Ne m’informez de rien qui touche cette belle.
Trois filous rencontrés vers le milieu du pont,
Chacun l’épée au poing, m’ont voulu faire affront,
Et sans quelques amis qui m’ont tiré de peine,
Contr’eux ma résistance eût peut-être été vaine ;
Ils ont tourné le dos, me voyant secouru,
Mais ce que je suivais tandis est disparu.

Dorimant.

Les traîtres ! trois contre un ! t’attaquer ! te surprendre !
Quels insolents vers moi s’osent ainsi méprendre ?

Cléante.

Je ne connais qu’un d’eux, et c’est là le retour
De quelques tours de main qu’il reçut l’autre jour,