Aller au contenu

Page:Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

134 HORACE

M croit mal reconnaître une vertu si pure,

Si de sa propre bouche il ne vous en assure, 1160

S'il ne vous dit chez vous combien vous doit l'État.

LE VIEIL HORACE.

De tels remercîments ont pour moi trop d'éclat, Et je me liens déjà trop payé par les vôtres. Du service d'un fils et du sang des deux autres.

VALÈRE.

11 ne sait ce que c'est dhonorer à demi, 1163

Et son sceptre arraché des mains de l'ennemi

Fait qu'il tient cet honneur qu'il lai plaît de vous faire

Au-dessous du mérite et du fils et du père.

Je vais lui témoigner quels nobles sentiments

La vertu vous inspire en tous vos mouvements, 1170

Et combien vous montrez d'ardeur pour son service.

LE VIEtL HORACE.

Je vous devrai beaucoup pour un si bon office.

��SCENE III LE VIEIL HORACE, CAMILLE.

LE VIEIL HORACK,

Ma fille, il n'est plus temps de répandre des pleurs. 11 sied mal d'en verser où l'on voit tant d'honneurs. On pleure injustement des pertes domestiques, 1175

1159. Var. — Cette belle action si pnissamment le touche

Qu'il TOUS veut rendre grApe. et de fa propre bonche. D'avoir donné vos Ûls au bien de son Elat. (1641-1648.)

1160. « ^n tient lieu du complément qu'il l'a reconnaît ; c'était l'usage alors; aujourd'hui ce pronom ne peut plus représenter qu'un substantif. »(Airae Martin.)

1165. Yar. — Da serTice de l'an et dn sang des deaz antres.

1165. Yar, — Le roi ne sait que c'est d'honorer à demi.

Saisi d'un scrupule peut-être exagéré, Corneille a modifié ce yers. Que &est dt pour ce que c'est que de, beaucoup plus lourd, ou ce que c'est de. Voltaire voit là une phrase toutitalionne ; nous y voyons un pur latinisme, nescit quid sit. Vau- gelas condamnait que c'est et prescrivait de dire ce que c'est que. « Il y avait à iragnerà dire,_;e sais que c'est, pliilôt que je sais ce que c'est qu'un mal, soit par 1 analogie latine, soit par l'avantage qu'il y a souvent à avoir un mot de moins à placer dans l'oraison. » (La Bruyère, De quelques usages.) La Bruyère avait rai- son ; mais le tour pesant recommandé par Vaugelas a prévalu.

1170. Mouvements, pour mouvements de l'ime, sentiments, très fréquent.

1172. Sur le caractère assez gauche de ces paroles du vieil Horace à sa fille, foveï l'Introduction.

1173. Domeitiques, adjectif, qa est de la maison ; voyez le venlSTS. CornailU

�� �