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Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/114

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98 POMPEE

Afin de 1 achever prend six vaisseaux au port, Et poursuit sur les eaux Pompée après sa mort.

Cependant Achillas porte au roi sa conquête : Tout le peuple tremblant en détourne la tête; 550

Un effroi général offre à l'un, sous ses pas, Des abîmes ouverts pour venger ce trépas; L'autre entend le tonnerre, et chacun se figure Un désordre soudain de toute la nature : Tant l'excès du forfait, troublant leurs jugements, 5o5

Présente à leur terreur l'excès des châtiments!

Philippe, d'autre part, montrant sur le rivage Dans une âme servile un généreux courage, Examine d'un œil et d'un soin curieux

Où les vagues rendront ce dépôt précieux, 560

Pour lui rendre, s'il peut, ce qu'aux morts on doit rendre, ' Dans quelque urne chétive en ramasser la cendre, Et d'un peu de poussière élever un tombeau A celui qui du monde eut le sort le plus beau. Mais comme vers l'Afrique on poursuit Cornélie, 565

On voit d'ailleurs César venir de Thessaiie : Une flotte paraît qu'on a peine à compter.

CLÉO PATRE.

C'est lui-même, Achorée, il n'en faut point douter.

551. C'est-à-dire : les uns, dans leur effroi, s'iraaginunt voir s'ouvrir des abiracs sous leurs pas.

558. Voyez le v. 513. Ici, l'antithèse est nettement établie entre servile et généreux. Sur le sens de ce dernier mot voyez les notes des v. 373 et 448.

559. D'un soin curieux, avec un soin attentif. C'est le sens du latin cura, curiosus.

C'est les examiner d'un soin trop curieux. iRotrou, Venceslas, IV, t.) Vous voulez qu'on évite un soin trop curieux. (La Fontaim-, Fables. V, 1.)

560. Rendront, apporteront; au vers suivant, rendre, répété par négligence sans doute, aura le sens différent de : rendre les derniers devoirs.

56^. Chétive sera encore employé, en parlant des choses, au v. 1482; c'est à peu près le latin vilis, de peu de valeur. « Le mot de chétioe ne p;isserait pas aujourd'hui. Il me paraît qu'il fait ici un très bel elTet, par l'oppositioa d'une fin si déplorable à la grandeur passée de Pompée. » (Voltaire. )

564 Surgit miserabile bustum ,

Non ullis plénum titiilis, no" ordine tanto Fatorum. (Lucain, Vlil, 9il)-918.)

Appien (Guerres civiles, II, 84) dit qu'on grava cette inscription sur l'humble monument élevé à Pompée :

��Tç vaoïî Ppi9ovTi ito<T»i (Ticàviç é'nXexo tÙ|ji6ou. gui séparé de son antécédent; cette tourni

Ma baine va monrir, que j'ai crue immortelle. (Cinna, 172e.)

��567. Remarquez qui séparé de son antécédent; cette tournure est familière à Corneille :

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