Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

162 POMPÉE

Ne me la retiens plus, c'est Tunique faveur

Dont je te puis encor prier avec honneur. 1680

CÉSAR.

Il est juste, et César est tout prêt de vous rendre

Ce reste où vous avez tant de droit de prétendre ;

Mais il est juste aussi qu'après tant de sanglots

A ses mânes errants nous rendions le repos ,

Qu'un bûcher allumé par ma main et la vôtre 1685

Le venge pleinement de la honte de l'autre ,

Que son ombre s'apaise en voyant notre ennui,

Et qu'une urne plus digne de vous et de lui,

Après la flamme éteinte et les pompes finies, .

Renferme avec éclat ses cendres réunies. 1690

De cette même main dont il fut combattu,

Il verra des autels dressés à sa vertu;

Il recevra des vœux, de Tencens, des victimes,

Sans recevoir par là d'honneurs que légitimes :

Pour ces justes devoirs je ne veux que demain; 1695

Ne me refusez pas ce bonheur souverain.

1680. Dont je te puis prier, que je puisse te demander avec prière. Les lexi- ques de la langue de Corneille ne citent pas d'autre exemple de cette tournure vieillie, et le Dictionnaire de M. Littré n'en donne qu'un, emprunté à Henri Estienne.

1681. Tout prêt devons rendre, pour tout prêt à vous rendre; voyez la note du vers 88 et le v. 1160.

1682. Où, auquel ; voyez les y. 1460 et 1469.

1686. Nous enteodons, avec Voltaire, de l'autre bûcher, et non de l'autre main (du crime honteux de Ptolomée). Il nous semble, en effet, que le sens est très clairement précisé par les vers qui suivent : Qu'une urne plus digne... de lui. Cette première sépulture, faite dans des conditions si n^sérables, et à la dérobée, avait en effet quelque chose de honteux, d'indigne de Pompée, et l'ombre du héros en pouvait être indignée. César veut donc l'apaiser en lui faisant des funé- railles publiques et solennelles.

1687. Comme on l'a observé au v. 467, ennui est un des mots qui ont le plus perdu de leur énergie première. Voyez le v. 772 de Polyeucte et la note.

1689. Corneille aime à faire suivre après d'un nom accompagné d'un participe passé; voyez les v. 644, 1208, 1523 du Cid, les v. 480 et 1247 de Cinna.

1691. Dont, par laquelle :

Sa tête est le seul pris dont il peut m'acqnérir. (Cinna, 66.)

1692. Corneille suit ici les historiens qui attribuent à César la fondation d'un temple de Némésis où les restes de Pompée auraient été ensevelis, mais Plu- tarque dit seulement que ces restes furent remis à Cornélie, qui les déposa dans sa maison d'Albe.

1694. Sans recevoir d'honneurs que légitimes, sans recevoir d'autres honneurs que des honneurs légitimes ; sur cette tournure elliptique, voyez la note da

V. 168.

Il • .. • •

Var. Et ne recevra point d'honnears illégitimes. (1844-1666.)

�� �