Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/288

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Clariste
Clarice à la servir ne serait pas moins prompte.
Mais, dis, par sa fenêtre as-tu bien vu Géronte ?
Et sais-tu que ce fils qu’il m’avait tant vanté
Est ce même inconnu qui m’en a tant conté ?


Isabelle

À Lucrèce avec moi je l’ai fait reconnaître,
Et sitôt que Géronte a voulu disparaître,
Le voyant resté seul avec un vieux valet,
Sabine à nos yeux même a rendu le billet.
Vous parlerez à lui.

Clariste
Qu’il est fourbe, Isabelle !


Isabelle

Eh bien ! Cette pratique est-elle si nouvelle ?
Dorante est-il le seul, qui, de jeune écolier,
Pour être mieux reçu s’érige en cavalier ?
Que j’en sais comme lui qui parlent d’Allemagne,
Et, si l’on veut les croire, ont vu chaque campagne,
Sur chaque occasion tranchent des entendus,
Content quelque défaite, et des chevaux perdus,
Qui, dans une gazette apprenant ce langage,
S’ils sortent de Paris, ne vont qu’à leur village,
Et se donnent ici pour témoins approuvés,
De tous ces grands combats qu’ils ont lus ou rêvés !
Il aura cru sans doute, ou je suis fort trompée,
Que les filles de cœur aiment les gens d’épée,
Et, vous prenant pour telle, il a jugé soudain
Qu’une plume au chapeau vous plaît mieux qu’à