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1°" LE PKINCE'
��Monseigneur,
Rodogune se présente à Votre Altesse avec quelque sorte de confiance, et ne peut, croire qu'après avoir fait sa iionno fortune vous dédaigniez de la prendre en votre protection. Elle a trop de connaissance de votre bonté pour craindre que vous veuilliez laisser votre ouvrage imparfait, et lui dénier la coniinuation des grâces dont vous lui avez été si prodigue. C'est à votre illustre suffrage qu'elle est obligée de tout ce qu'elle a reçu d'applnudis- sement; et les favorables regards dont il vous plut forlilier la faiblesse de sa naissance lui donnèrent tant d'éclat et de vigueur
��l. Le duc d'Hnghien, que la mort de son père veuait de faire prince de Condé, avait récemment contraint Dunkorqne à se rendre ; Corneille n'a garde d'ou- bliei ce ^uccàs en rappelant les victoires qui l'ont précéié. On sait quelle ad- miration professait le vainqueur de Rocroi pour ces drames héroïques de Cor- neille, qu'il était fait pour comprendre et qui à la galanterie associaient si étroitement la politique. Il aa demandait où Corneillo avait appris l'art de la guorre. Une tradition douteuse, mais qu'on voudrait ne pas croire fausse, nous montre
Le grand Condé pleumnt sux vert du grand CoreeUle.
Plus tard, il est vrai, le refus de son suffrage — c'est Corneille qui nous l'avoue — amoindrit le succès de Don Sanche, où la fierté du héros ne rache- tait sanA doute pas à ses yeux les dangereuses prétentions du parvenu; mais après que Condé, devenu lui-même un chef de parti, emprisonné, puis délivré. aux mêmes acclamations du peuple, fut revenu en triomphe à Paris, Nicomide dut une partie de son succès aux allusions faciles qui naissaient des circon- stances. C'est en 164T que Corneille dédiait Rodogune à Condé, en même temps qa'HéracHus an chancelier Séguier, protecteur de l'Académie. Ici, du moins les éloges pouvaient être éclatants, sans cesser d'être vrais, et cette "dédicace p'ert pa* une dedii-ace « à la Montoron. • La libéralité, d'ailleurs, n'était pas U Boindre des vertus de Condé; selon toutes les apparences, il ne voulut pas, comme airtrefois Louis XIII, accepter Vhonnnage de Corneille à condition qu'il ne lui coulerait rien. — C'.lUs épttie dMicatoire ue ligure que >laos ioè éditions antérijureg â 1660.
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