ACTE I, SCÈNE III. 83
Qu'à cet éclat du trône il se laisse gagner;
Qu'il s'en laisse éblouir jusqu'à ne pas connaître 9o
A quel prix je consens de l'accepter pou-r maître.
(Timagène s'eo t«, et le prince continup à parler à Laonice,]
Et VOUS, en ma faveur voyez ce cher objet,
Et tâchez d'abaisser ses yeux sur un sujet
Qui peut-être aujourd'hui porterait la couronne,
S'il n'attachait les siens à sa seule personne, 4 0i)
Et ne la préférait à cet illu>trerang
Pour qui les plus grands cœurs prodiguent tout leur sang.
(Timagène rentre sur le théâtre.) TIMAGÈNE.
Seigneur, le prince vient, et votre amour lui-même Lui peut sans interprète offrir le diadème.
ANTiocnus. Ah ! je tremble, et la peur d'un trop juste refus 405
Kend ma langue muette et mon esprit confus.
��SCÈNE m
SÉLEUCUS, ANTIOCHUS, TIMAGÈNE, LAONICE
SÉLEUCUS.
Vous puis-je en confiance expliquer ma pensée?
96. Corneille, Boileau, La Rochefoucauld, La Bruyère, emploient indifFérem- ment consentir de et consentir à. « Les grammairiens, dit M. Littré, ont essayé de distinguer consentir à et cmsetUir de avec un infinitii', disant que consentir de veut djre ne pas s'opposer, et consentir à donner son consentement ; mais l'examen des exemples des auteurs ne permet guère de faire ces distinc- tions. »
97. ( Ce cher ohjet n'est-il pas un peu du style de l'idylle ? » (Voltaire.) Polyeucte n'est pas une idylle ; pourtant, on y rencontre souvent ces mots • d'aimable olijel », de « vertueux objet ». (Il, i, ii), comme dans la Phèdre de Kacine, et ce qui est plus curieux, — comme dans une « idylle » dramatique appelée Zaïre (V, x), bien connue de Vultaire.
100. Var. « S'il ne la préférait à tout ce qu'elle donne.
Qui, renonçant pour elle à cet illustee rang,
La voudrait acheter eiicor de tout son sang » (1647-5(3).
101. Un rang si relevé vaut bien qu'on la dispute.
(Rotrou, Cosrocs, II, i.)
106. < Antiochus, qui tremble que son frère n'accepte pas l'empire, a-t-il des sentiments plus élevés? » (Voltaire.) Cette élévation de sentiments vient précisément de se manifetter par le sacrifice qu'il a fait de la couronne à son amour, il serait peut-être un roi médiocre, mais il sait aimer et il est digne d'être aimé.
107. Var. I Vous oserai-je ici découvrir tia pensée? —
Notre étroite amitié par ce dooJe est blessée » (1647-56). Autant Voltaire a tort dans la plupart des chicanes grammaticales qu'il fait è
�� �