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102 NICOMÈDE

avait formé le sujet d'un opéia italien, paroles de Mattco Giannini, musique de Carlo Grossi *. M. Picot ne cite pas d'autre traduclion. H nous étonnerait pouitanl que les Espa- irnols, en particulier, n'eussent pas voulu faire passer dans leur langue une œuvre qui leur appartient presque, sinon par le fond, (lu moins par l'accent, une œuvre oîi Nicomède parle le langage superbe de Rodrigue,

Parmi les éditions modernes nous citerons celles : de M. Géruzez, Hachette, 1840 et d849, in-18; — de M. Naudet, Dezobrv, 1845, in-16; — de M. Martv-Laveaux, coll. Régnier, t. V, in-8°, 1802; — de M. Pellissier, Garnier, 1884, in-1-2; — de M. Gasté, Belin, 1883, in-12; — de M. Petit de Julleville, Hachette, 1886, in-16. Bien que nous ayons consulté utile- ment toutes ces excellentes éditions, la nuire s'appuie surtout, pour le texte, sur l'édition Marty-l.aveaux, qui reproduit l'édition définitive de 1682; pour les notes, sur l'édition Naudet, publiée il y a quarante ans à la librairie même qui donne la présente édition. Si l'on veut apprécier le travail de M. Naudet à sa juste valeur, qu'on le compare aux éditions banales et vides si communes à celte époque. Doué à la fois d'un sens lit- téraire très fin et d'un sens historique très pi'ofond, Naudet, que nous avons pu voir droit et vert encore dans sa jeune vieillesse, avait rompu un des premiers avec la tradition voltai- rienne; un des premiers il s'était permis de juger ce commen- taire étroit, erreur d'un esprit pénétrant d'ordinaire, ces con- damnations sans motif, ces ironies sans mesuie, ces points d'exclamation indignés, ces prétendus barbarismes et solé- cismes dénoncés de si haut; pour tout dire, cette véritable inintelligence du temps où vivait Corneille et de la langue qu'il parlait. Par malheur, embarrassé malgré lui dans les liens qu'il brisait, en lepoussant certaines critiques puériles, il en a conservé et reproduit beaucoup d'autres aussi peu fondées. Son édition avait donc besoin d'être rajeunie et refondue d'après les méthodes plus rigoureuses de la criti(|ue moderne. Voilà pourquoi nous avons osé à notre tour, d'une part y puiser beaucoup, de l'autre beaucoup en retrancher.

��1. Nifomede in Bitinia, ilrammn ritppresentalo nel tfatro di S. Mose di Ve- nezia, l'anno 1677 ; pocsia dcl Doit. Gin. Afatleo Giannini, musica de/ Cav. Carlo Grossi; Yene:ia, Niccolini, 1677, in-li.

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