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384 ÉTUDE SUR LA TOISON D'OR

Pour lancer ses feux sur la terre, Attendre l'ordre d'un valet.

J'ai vu Mercure, en ses quatre ailes Trouvant trop peu de sûreté. Prendre encor de bonnes ficelles ^Pour voiturer sa déité.

Dans le char de Monsieur son père J'ai vu Phaéton, tout tremblant, Mettre en cendres la terre entière Avec des rayons de fer-blanc.

J'ai vu Roland, dans sa colère, Employer l'effort de son bras Pour pouvoir arracher de terre Des arbres qui n'y tenaient pas '.

La raison française gardait encore le droit d'admirer et de rail- ler à sa guise, et Voltaire écrivait encore : « L'opéra est un spec- tacle aussi bizarre que magnifique, où les yeux et les oreilles sont plus satisfaits que l'esprit 2. » Depuis, l'amour du décor pour le décor semble s'être développé dans notre pays, et le cadre écrase souvent le tableau. Corneille n'est pas responsable des abus d'un genre qu'il a, sinon créé, du moins organisé et illustré le premier. Nos machinistes ont de beaucoup dépassé Torclli et Sourdéac; mais nos librettistes pourraient encore aller demander d'utiles le- çons à l'auteur de la Toison d'or.

1. Le Df part de l'Opéra comique, o^pérA comique en un acte, ITSi

2. Préface d' Œdipe.

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