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400 ÉTUDE

mais au contraire d'un homme d'un très grand sens et d'une pru- dence consommé*, et qui délivra Rome de grandes craintes et d'une infinité de nouvelles discordes qui allaient s"allumer dans son sein. Rassemblant toutes les lettres et tous les papiers de Serto- rius, il les brûla sans les lire et sans permettre que personne les lût, et sur l'heure même il fit mourir Perpenna, de peur qu'il ne découvrît et ne nommât quelques-uns de ceux qui avaient écrit ces lettres, et que ce ne lût une source de troubles et de sédi- tions. »

Mais ce détail que Plutarque indique eu passant, Corneille s'en empare, l'accommode à la scène et en tire un admirable coup de théâtre.

PERPENNA.

Je vous regarde aussi comme un dieu tutélaire.

Et ne puis... Mais, ô Dieux! Seigueur, qu'allez-vous faire"?

POMPEE, après avoir brûlé les lettres sans les lire.

Montrer d'un tel secret ce que je veux savoir. Si vous m'aviez couuu, vous l'auriez su prévoir. Rome en deux factions trop longtemps partagée N'y sera point par moi de nouveau replongée; Et quand Sylla lui rend sa gloire et sou bonhe;ir, Je n'y remettrai point le carnage et l'horreur. Oyez, Celsus.

(// lui parle à Voreille.) Surtout empêchez qu'il ne nomme Aucun des ennemis qu'elle m'a faits à Rome.

{A Perpenna.) Vous, suivez ce tribun ; j'ai quelques intérêts Qui demandent ici des entretiens secrets.

PERPENNA.

Seigneur, se pourrait-il qu'après un tel service...

POMPÉE.

J'en connais l'importance, et lui rendrai justice. Allez.

PERPENNA.

Mais cependant leur haine...

POMPÉE.

C'est assez. Je suis maître; je parle; allez, obéissez.

Pompée parle ici en maître, en héros qu'un Perp enna ne saurait comprendre, pas plus qu'un Ptolomée n'est capable de comprendre

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