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436 ÉTUDE

1559. — Sopkomsôe de François Habert, le « banni de liesse .», tragédie en prose pour le dialogue, en vers r>our les chœurs. — M. Marty-Lavcaux n'a pas connu cette première des Sopho7iisfjes françaises, dont M. Faguet ' cite mu-î édition de l-J^O. Est-elle anté- rieure à la SopliO)iis/je de Mcllin de Saint-Gelais, publiée la même année par Gilles Corrozet ? En ce cas, les frères Parfaict auraient tort d'écrire : « Voilà la première tragédie eu prose 2. » Dans ses Rechei'ches S117' les théâtres, de Beaiucha.m])s dit, il est vrai, que cette tragédie, imprimée en 1538, fut jouée aux États de Blois de 1o.j9, devant Henri II, et il donne de la première édition la description suivante, qui ne s'accorde pas avec celle de M. Marty-Laveaux : Sophoîiisde, tragédie traduite de l'italien de Georges Trissin, eu prose, les chœurs en vers, in-S», Paris, I06O, Richard le Breton. Quoi qu'il eu soit, il ne s'agit, on le voit, que d'une traduction.

1583. — <i La Tragédie de Sophonisbe , reyne de Numidie, où se verra le désastre qui lui est advenu, pour avoir esté promise à un mary et espousee par un autre , et comme elle a mieux aimé es- lire la mort que de se voir entre les mains de ses ennemis. Tra- duite d'italien en françois par Claude Mermet^. » — Ce Claude Mermet, né à Saint-Rambert, en Savoie, y était notaire ducal, et c'est à l'abbé de Saint-Rambert, Etienne de la Court, qu'il dédie sa tra- gédie, publiée à Lyon, où l'auteur était venu se fixer. De Beau- champs dit qu'elle parut en 1385 ; peut-être a-t-il eu une seconde édition sous les yeux. En tout cas, on peut ignorer sans grand dommage la tragédie où Scipion s'écrie en face de Syphax vaincu :

Je m'advise qu'autant m'en peut pendre à l'oreille.

11 place également à cette époque une Sophonisbe non impri- mée de Jacques Moudot , bénédictin originaire du Puy.

1396. — La Sophonisbe d'Antoine de Monchrestieu {la Carthagi- noise ou la Liberté) * est la première tragédie écrite par le poète de l'Écossaise. Elle n'est pas digne encore de son talent futur, et suit d'assez près l'italien, mais ne prend pas soin de préparer, comme l'avait fait le Trissin, l'amour de Massinissa, qu'elle peint

1. Essai sur la tragédie française au seizième siècle.

2. Histoire du théâtre françois, t. III. p. 318.

3. Chez Kéon.ird Odet. Lyon, io8a, in-S».

4. Caen, Le Bas, 1596, in-8». Voir ses Œuvres, Rouen, Jean I» Petit, 1601, pet. in-8».

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