Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/517

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SUR ATTILA ?0r

Et comme dans sa race il ne revit pas bien,

L'Eûipire est quelque chose, et l'Empereur n'est rien.

Ses deux, fils n'ont rempli le trône des deux Ilomes

Que d'idoles pompeux, que d'ombres au lieu d'hommes.

L'imbécile fierté de ces taux souverains,

Qui n'osait à son aide appeler des Romains,

Parmi des nations qu'ils traitaient de barbares

Empruntait pour régner des personnes plus rares,

Et d'un côté Gainas, de l'autre Stilicon,

A ces deux majestés ne laissant que le nom,

Ou voyait dominer d'une hauteur égale

Un Goth dans un empire, et dans l'autre un Vandale.

Comme de tous côtés on s'en est indigné.

De tous côtés aussi pour eux on a régné.

Le second Théodose avait pris leur modèle :

Sa sœur à cinquante ans le tenait en tutelle.

Et fut, tant qu'il régna, l'àme de ce grand corps,

Dont elle fait eucor mouvoir tous les ressorts.

Pour Valentinian, tant qu'a vécu sa mère, 11 a semblé répondre à ce grand caractère; 11 a paru régner ; mais on voit aujourd'hui Qu'il régnait par sa mère, ou sa mère pour lui; Et depuis son trépas il a trop fait connaître Que s'il est empereur, Aétius est maître; Et c'en serait la sœur qu'il faudrait obtenir. Si jamais aux Romains vous vouliez vous unir. Au reste, un prince faible, envieux, mol, stnpide, Qu'un heureux succès entle, un douteux intimide. Qui pour unique emploi s'attache à son plaisir. Et laisse le pouvoir à qui s'en peut saisir.

Mais le grand Mérouée est un roi magnanime. Amoureux de la gloire, ardent après l'estime. Qui ne permet aux siens d'emploi ni de pouvoir, Qu'autant que par son ordre ils en doivent avoir. Il sait vaincre et régner; et depuis sa victoire, S'il a déjà soumis et la Seine et la Loire, Quand vous voudrez aux siens joindre vos combattants La Garonne etl'Arar ne tiendront pas longtemps. Alors ces mêmes champs, témoins de notre honte. En verront la vengeance et plus haute et plus prompte, Et, pour glorieux prix d'avoir su nous venger. Vous aurez avec lui la Gaule à partager, D'où vous ferez savoir à toute l'Italie Que lorsque la prudence à la valeur s'allie, 11 n'est rien à l'épreuve, et qu'il est.temps qu'enfin Et du Tibre et du Pô vous fassiez le destin.

��Prenez-en donc le droit des mains d'une princesse Qui l'apporte pour dot à l'ardeur qui vous presse; Et paraissez plutôt vous saisir de son biea

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