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SUR ANDROMÈDE 57

conduit à croire, avec M. Picot S qu'en conminuclant uu drame lyrique à Corneille, peut-être en lui eu douuaut le sujet même, — traité au moins quatre fois en Italie, — Mazarin, économe jusqu'en sa prodigalité, a songé avant tout à utiliser les machines de To- relli que l'insuccès d'Orphée laissait disponibles. Quoi qu'il eu soit, ce n'est pas au seul zèle religieux de Vincent de Paul qu'est dû le retard apporté à la représentation d'Andromède. On est aux plus mauvais temps de la Fronde : Paris aifamé ne connaît plus les plaisirs du théâtre. C'est en janvier 1630 seulement que l'œuvre commune de Corneille, de d'Assouci, de Torelli, — uu peu aussi d'Ovide, — voit le jour, à ce miuuout propice où l'on sent le besoin de tout oublier.

��II

OVIDE, d'ASSOUCY, TORELLI LE PROLOGUE

Corneille n'aimait pas à faire des vers pour la musique. Pourtant, dès 1632, il avait écrit uu » récit » en quatre strophes pour le bal- let du château de Bicêtre. f^e château bâti au xni^ siècle par Jean, évêque de Winchester, désigné jusqu'au milieu du xvu^ siècle sous le nom de château de Vicestrcs ou Bissestre (corruption de Win- chester), avait été plusieurs fois réédilié. Louis XllI venait d'en faire raser les dernières ruines pour y établir un asile de vieux soldats, véritable hôtel des invalides. Le ballet de circonstance qui fut dansé au Louvre, en présence du roi, par le comte de Sois- sons, les ducs de Longueville et de Caudale, MM. de Liancourt, de Fiesque, du Vigean, de la Ferté, de Beuvron, de Gèvi'e, etc., était annoncé et expliqué d'avance par les sti'ophes demandées à Corneille et chantées avec accompagnement de luth. On y voyait figurer tous les habitants et visiteurs nocturnes des ruines dis- parues, hiboux et corneilles, bohémiens, magiciens, lutins, fan- tômes, faux nionnayeurs.

1. Bibliographie cornélienne.

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