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62 ÉTUDE

Dont les hautes vertus lui donnerout emploi Pour plus d'une Iliade et plus d'une Enéide.

Mais avant que Calliope ait chanté, Melpomèue plaît au prince eu lui rappelant l'exemple des héros, ses pareils :

MELPOMÈNE.

Jo lui montre Pompée, Alexandre, César,

Mais comme des héros attachés à son char;

Et tout ce haut éclat où je les fais paraître

Lui peint plus qu'ils n'étaient, et moins qu'il ne doit être.

LE SOLEIL.

II eu effacera les plus fflorieux noms, Dès qu'il pourra lui-même animer son armée ; Et tout ce que d'eux tous a dit la Renommée Te fera voir en lui le plus grand des Bourbons.

C'est ce que répète le chœur, qui unit sa voix aux voix de .Melpo mène et du Soleil :

Qeux, écoutez; écoutez, mers profondes; Et vous, antres et bois,

Affreux déserts, rochers battus des ondes. Redites avec nous d'une commune voix : Il Louis est le plus jeune et le plus grand des rois. »

Melpomène vole ensuite dans lechar du Soleil « avec tant de sub- tilité que tous ceux qui voient son transport dans les cieux, sans être soutenu d'aucune autre chose que de l'adresse du machiniste, considérant l'impossibilité apparente de ce mouvement contre nature, ne le pourraient imputer à autre chose qu'à un art ma- gique, s'ils ne savaient bien que rien d'illicite ne saurait compatir avec la piété de ce prince, non plus qu'avec la pureté à laquelle est aujourd'hui le thi'tàtre i ».To!:s di uxvont annoncer dans l'uni- vers entier la gloire future de Louis XIV.

Nous ne savons s'il est vrai, comme le croit M. Cariez-, que Cor- neille ait donné le premier exemple de ces prologues à l'honneur du roi, dont Perrin et Quinault devaient abuser; mais le prologue de la Toison d'or^ nous paraît bien supérieur à celui d'Andromède.

��i. Eitraorilinaire de la Gazette de 1650.

2. Pierre et Tkomas Corneille librettiste».

3. Voyez le tome I, page 147.

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