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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

d’infortune. Abdalla le conduisit au gouverneur, qui le logea chez ses dignes amis Potin et Durécu. Quand M. Danglas arriva, il avait pour tout vêtement un mauvais pantalon ; son corps était couvert de plaies et de cicatrices ; et il ne parla aux naufragés du radeau que des confitures qu’il avait achetées à Saint-Louis.

Le 25 juillet, à midi, la caravane, réduite à cinquante-quatre hommes, entra dans Saint-Louis. En tête marchaient M. Karnet avec le prince Hamet. Cinq hommes et une femme avaient péri ; trois hommes s’étaient égarés presqu’en débarquant ; on trouvera plus loin le récit de leurs aventures.

Les malheureux qui avaient enduré tant de fatigues et de privations, n’obtinrent que du biscuit pour toute nourriture, tandis que tous les jours les lâches qui les avaient abandonnés faisaient ripaille chez les négriers Potin, Durécu et Chmaltz.