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Page:Corréard, Savigny - Naufrage de la frégate La Méduse, 1821.djvu/256

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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

père, le 9 avril 1818, qui justifie parfaitement ce que nous venons de dire :

« Cinq jours après mon arrivée à Gorée, M. Danglas qui était malade, me fit appeler par son domestique : il me demanda si j’avais des comestibles à lui vendre. Sur ma réponse affirmative, il envoya de suite prendre dans mon magasin tout ce dont il avait besoin ; ce qui me mit en relation d’affaires avec lui, et m’engagea à aller le voir au moment de son départ pour la France : il s’entretint avec moi et me témoigna un très-grand mécontentement envers M. Chmaltz, attendu que celui-ci l’avait traité on ne peut plus mal, lorsque M. Danglas était au camp de Daccard. Il me parla aussi de M. Durécu, et se plaignit de ce qu’il lui avait vendu des objets bien chers, et que le vin qu’il avait cédé au gouvernement n’était point potable. »

J’espère que personne ne contredira M. Danglas, qui est un homme tout-à-fait monarchique, et qui, je pense, a parlé d’après sa conscience. Du reste, à cette époque, il ne s’était pas encore déclaré le champion de MM. Chmaltz, Potin et Durécu, comme il l’a fait par la suite. Mais revenons à notre goélette. Quel fut l’étonnement de ceux qui la montaient de retrouver encore à bord de la Méduse trois infortunés à la veille d’expirer ! Bien certainement on était loin de s’attendre à cette rencontre ; mais, comme nous l’avons dit, il y en eut dix-sept d’abandonnés. Que sont