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CHAPITRE XIII.

larité qu’à bord de la corvette l’Écho. Revenons au nouvel établissement qui rassemblait nos débris sur le Cap-Vert.

Un camp y fut assis pour les recevoir, près d’un village habité par des noirs et nommé Daccard, ainsi qu’il a été dit ci-dessus. Les naturels du pays parurent voir avec plaisir les Français s’établir sur cette côte. Peu de jours après, les soldats et les matelots ayant eu quelque mésintelligence, on rappela les derniers, et ils furent distribués sur la flûte la Loire et le brick l’Argus.

Les hommes que renfermait le camp furent bientôt assaillis par les maladies du pays. Ils étaient mal nourris, et beaucoup venaient de supporter de longues fatigues. Quelques poissons, du rhum très-mauvais, un peu de pain ou du riz, tels étaient leurs vivres : la chasse pourvoyait aussi à leurs besoins ; mais les courses qu’ils faisaient pour se procurer du gibier devenaient souvent de nouvelles causes de l’altération de leur santé. Dès les premiers jours de juillet, la mauvaise saison avait commencé à se faire sentir. Des maladies cruelles attaquèrent les malheureux Français : et avec quels progrès ces affections terribles ne marchèrent-elles pas, lorsqu’elles assaillirent des infortunés exténués par de


    du moins ne peut tarder à avoir des lettres de noblesse, nous lui proposons pour devise :

    J’ai fait tant de métiers, d’après le naturel,
    Que je puis m’appeler un homme universel.