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CHAPITRE XIV.

il s’occupa de former auprès du ministère de la marine les demandes nécessaires pour obtenir un emploi dans la capitale. On lui répondit que la chose était impossible, et qu'on l’engageait à faire une demande pour les colonies, principalement pour Cayenne. Trois mois se passèrent en sollicitations inutiles, pour obtenir cet emploi, ainsi que la déco-


    nourriture à sa table, etc. Ces soins ont été secondés par le capitaine Campbell, commandant en second, qui n’a cessé de me combler aussi de ses bienfaits : enfin, à leur imitation, tous les officiers anglais, tant de l’expédition que du régiment royal africain en garnison à Saint-Louis, se sont empressés, à l’envi, de nous soulager ; notamment le capitaine Chemme, le lieutenant O’Mera, l’adjudant-major Grey, les enseignes Beurthonne et Adams.
    Puisse Votre Excellence agréer avec bonté l’expression sincère de la reconnaissance pour la nation anglaise, d’un simple citoyen français, ruiné par cet affreux désastre ! Puisse surtout ce qu’il a éprouvé être un nouveau motif d’estime de leurs propres compatriotes pour ces braves officiers, en même-temps qu’il est la preuve de la sagesse d’un gouvernement qui, parmi tant de personnages éclairés, a su si bien choisir, pour achever une immense entreprise, des coopérateurs dont les talens distingués et les vertus sociales doivent garantir le succès qui promet les plus grands avantages à l’univers ! Confiant dans la générosité de Votre Excellence, le sieur Corréard la supplie de daigner lui faire transmettre des nouvelles de ses bienfaiteurs, et particulièrement de l’honorable major Peddy, è qui il a voué un attachement éternel.
    Il a l’honneur d’être, etc., etc.,
    A. Corréard
    Paris, le 3 mars 1817