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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

cultures coloniales. Le sol y est bon dans certaines parties ; tous les colons venus des Antilles, qui ont visité ces contrées, pensent que les unes sont très propres à la culture de toutes les espèces de denrées coloniales, et les autres à la culture du coton et de l’indigo. Cet immense pays est arrosé par le Sénégal et la Gambie qui le bornent au nord et au sud. La rivière Falémé le traverse dans la partie de l’est, ainsi que beaucoup d’autres moins considérables, qui, coulant dans différens sens, arrosent principalement cette partie recouverte de petites montagnes, et qu’on appelle le haut pays, ou le pays de Galam. Toutes ces petites rivières retombent ensuite dans les deux principales, dont nous venons de parler.

Ces contrées sont habitées par des peuples nombreux, en général doux et hospitaliers. Leurs villages sont en si grand nombre, qu’il est presque impossible de faire deux lieues sans en rencontrer de très-étendus et très-peuplés. Néanmoins nous n’avons plus que deux établissemens, ceux de Saint-Louis et de Gorée ; les autres, qui étaient au nombre de sept ou huit, ont été abandonnés, soit que les Français ou les Anglais, qui les ont occupés tour-à-tour, aient voulu concentrer le commerce dans les deux comptoirs qui existent encore, ou que les indigènes ne trouvassent plus le même avantage en y apportant leurs marchandises et en y amenant leurs esclaves. Il est cependant vrai (à ce qu’on nous a assuré) que, par suite de l’abolition de ces comptoirs, le commerce considérable que la France