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CHAPITRE XV.

On lui faisait également part dans cette lettre, des avantages que présentent les environs de Rufisque, qui sont déjà assez connus pour que nous puissions nous dispenser d’en parler ici. Nous ne le citerons que comme étant un des premiers à occuper, avec les mornes du cap Rouge, Portudal, Joal et Cahone : ce dernier est sur la rivière de Salum près de la Gambie. Ce sont de forts villages, dont les environs sont remplis de superbes forêts, et dont le sol est le plus fertile qu’il y ait peut-être en Afrique. Pour de plus amples renseignemens sur ces contrées, nous renvoyons aux ouvrages de MM. Durand et Geoffroy de Ville Neuve, qui les ont parcourues en observateurs éclairés, et parfaitement décrites dans leurs voyages, sauf un peu trop d’exagération sur les avantages que peut présenter le cap Vert, sous le rapport agricole.

Le commandant Poineignon dit, en parlant de Gorée et des environs :

« À 1200 toises de la presqu’île du cap Vert s’élève un gros rocher noir qui semble être sorti brusquement du sein des eaux. Il est coupé à pic d’un côté, inabordable dans les deux tiers de son pourtour, et se termine vers le sud en une plage basse qu’il domine, et qui est bordée de gros galets sur lesquels la vague déferle avec violence. Ce banc, qui est le prolongement de la base du rocher, se courbe en arc et forme un enfoncement où l’on débarque comme on peut. À l’extrémité de ce banc est une batterie pour deux ou trois pièces ; sur la plage du débarcadère est un épaulement à embrasures