daine, renaissent à la confiance, se lèvent aussi, suivent Goffin père, et vont entreprendre une tranchée à la cinquième montée.
Là, à peine arrivés, ô bonheur inexprimable ! un bruit étranger frappe leurs oreilles, Bientôt ils reconnaissent qu’on travaille à leur délivrance, et leur espoir augmente d’autant plus, qu’ils distinguent les différées travaux du mineur : haver, couper et hotter la veine, sonder et jouer la mine [1].
À cette époque, suivant nos calculs , ils devaient être au samedi soir ; ainsi il y avait déjà plus de 36 heures que ces infortunés étaient descendus dans le bure Beaujonc. Epuisés de fatigues , tant par les peines qu’ils s’étaient données à la septième montée que par les travaux qu’ils avaient déjà faits au moment de l’irruption des eaux, ils refusèrent encore de travailler, en disant : « qu’ils aimaient autant mourir d’une manière que de l’autre. »
« Dans cette extrémité, le courageux Goffin les traite de lâches ; il leur déclare qu’il va hâter sa mort et leur enlever tout espoir en se noyant avec son fils, qu’il avait saisi. » Tous se jètent au-devant de lui et promettent de nouveau de lui obéir.
Mais l’air ne contient plus assez d’oxigène : les deux chandelles qui éclairent les travailleurs s’éteignent
- ↑ Haver, c’est détacher la veine de son lit. Couper, détacher la veine de chaque côté pour enlever un bloc ou quartier. Hotter, c’est détacher la houille du toit ; l’on se sert de coins en fer.