Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/106

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mes ; mais je n’avois pas la force de me plaindre, chériſſant mon vainqueur, je laiſſai ſeulement échapper quelques ſoupirs, et des mots entrecoupés : mais le Marquis ſût ſi bien faire par ſes proteſtations et ſon langage ſéducteur que je lui pardonnai. Un tendre baiſer fut le ſceau du raccommodement.

„ Depuis ce moment, le Marquis venoit paſſer une partie des nuits avec moi. Envain je le preſſois de parler à mon pere pour nous unir ; mais toujours il éludoit ſous de vains prétextes, et j’étois aſſez bonne que de le croire. Enfin nos jouiſſances me procurerent un état qui ne laiſſoit plus la poſſibilité de reculer notre établiſſement. Je le dis au Marquis, qui me promit que dans quelques jours il en parleroit à mon pere, n’attendant