Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 104 )


„ m’appartenir, que je n’euſſe rien à craindre de ſon indiſcrétion. Que quant à l’état où j’étois, il donneroit à ma bonne tout ce qu’il faudroit pour qu’on ignore mes couches et qu’il ſe chargeroit de l’enfant. A peine eus-je lu cette lettre que je tombai évanouie, ma bonne eut toutes les peines du monde à me faire revenir. Une fievre brulante s’empara de mes ſens. Hélas ! elle mit fin à mon martyre. Je fis une fauſſe couche, et grâce à ma bonne, perſonne n’en ſut rien. Ma jeuneſſe et la force de mon tempéramment me rappellerent à la vie, quoique j’aye été prête à deſcendre au tombeau. Ma convaleſcence fut des plus longues, je devins mélancolique, et pris la plus grande antipathie pour les hommes. Cela fut même juſqu’au point de diminuer l’amitié