Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/16

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lade ; ne ſois plus ſi pareſſeuſe, dérobe quelques inſtans à tes plaiſirs pour t’entretenir avec des perſonnes qui penſent à toi & à qui tu es chère.

C’eſt toujours mon vieux, qui eſt milord pot-au-feu ; il ne me gêne guère, je peux faire des paſſades & j’ai mes nuits libres, car il n’oſe découcher à cauſe de ſa femme.

Mademoiſelle de *** fille de condition, croyant que le comte de *** ſon amant, l’épouſerait, a eu le malheur d’écouter ſon cœur, mais ce monſtre, quoiqu’elle porte dans ſon ſein le fruit de ſon amour, vient de l’abandonner pour épouſer une riche financière. Mademoiſelle de *** l’ayant appris, s’eſt noyée, avant elle a écrit à ſon père.

„ Quand cette lettre vous parviendra, mon père, je ne ſerai plus. Je n’ai pu ſupporter l’idée du déshonneur. J’ai immolé mon amour pour vous & pour la malheureuſe victime