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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/185

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Lettre de Mademoiſelle Julie.
Ce Jeudi 14 Novembre 1782.


Si cela continue, ma chere amie, je ſerai à mon aiſe dans peu. La Comteſſe m’a fait avertir qu’il y avoit cinquante louis à gagner ſi je voulois paſſer chez elle un quart d’heure. Comme j’ai des obligations à cette femme qui m’a rendu pluſieurs ſervices importans, et que c’eſt une reſſource à ménager, j’ai accepté. Je ſuis entrée chez elle par la porte de derriere et ſuis ſortie de même. C’étoit un évêque qui avoit un caprice pour moi. Sa grandeur s’étant dépouillée de tous ſes vêtemens, me pria d’en faire de même. Ainſi nus, devant un bon feu, il me fallut remuer l’outil de ſa révérence, tandis que l’illuſtriſſime fourageoit, de ſes doigts ſacrés, le boſquet de Cypris. Animé par ce double jeu, les yeux