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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/209

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J’ai été hier me faire dire ma bonne aventure[1]. On m’a promis beaucoup de bonheur, et avant un an un entreteneur. J’ai la plus grande confiance dans cette Bohémienne. C’eſt la même qui a prédit à Reneſſon une partie des aventures heureuſes qu’elle a eues, elle en a fait autant à Roſiere.

Tu ſauras que maintenant la Duthé eſt mariée à un riche négociant de Londres. On dit qu’elle eſt devenue très-vertueuſe et ne s’occupe que des affaires de ſon ménage. Cette fille a bien fait ſon chemin quoique ſans eſprit. Il n’y a, mon cœur, dans notre métier qu’heur et malheur, comme dans le militaire.

  1. Les filles ont la fureur de ſe faire dire leur bonne aventure, elles ſont ſans ceſſe occupées à déterrer les Bohémiennes, qui ne font leur métier qu’en très-grande cachette ; car quand la police les découvre elle les envoye prophétiſer à Bicêtre.