annoncée au ſpectacle. Le roi eſt venu
ce jour là aux François voir la premiere
repréſentation du roi Lear,
tragédie de M. Ducis, imitée de
Shakeſpear. Les acclamations du peuple,
qui ne ceſſoit de crier avec une
allégreſſe extrême, Vive le Roi, Vive
le Roi, lui ont aſſez témoigné la joie
qu’on reſſentoit de la paix. On fait
partout l’éloge de M. de Vergennes,
qu’on nomme le pacificateur de l’Europe.
Je ne te mande pas les conditions
de la paix, cela t’intéreſſe
fort peu. On dit qu’elles ſont très-avantageuſes
pour la France et pour
l’Eſpagne ; que l’orgueil des Anglois
eſt ; enfin rabattu et qu’ils ne ſe regarderont
plus comme les rois de la mer.
Quand les Milords le voudront, ils
le ſeront toujours des filles. Adieu.
Je t’écris ceci à la hâte et en raccourci
parce que j’ai un peu mal à
la tête et ſuis fatiguée d’avoir paſſé
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