Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/349

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le mal étant des plus invétérés. Ah ! fatal libertinage où m’as tu réduite. Ce qu’il y a de cruel c’eſt que je ſuis peu en avance et que je me vois obligée de mettre tous mes effets en gage pour racheter la ſanté. Qu’on en connoît bien le prix quand on l’a perdue. Ah ! ma bonne amie, je ne ſuis plus une ſans-ſoucis ; j’en ai cruellement et mon état me force à réfléchir. Tu m’obligerois beaucoup ſi tu voulois m’acheter le médaillon de diamans que tu connois, il a couté quinze cents livres ; ſi tu veux je te le laiſſerai pour mille livres ; tu n’as qu’à m’envoyer une lettre de change de cette ſomme ou charger quelqu’un de me la remettre, et je lui donnerai le médaillon. Je ſuis bien à plaindre, ma bonne amie, puiſſe-tu ne jamais être dans ma poſition, c’eſt le vœu que je forme.