Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/49

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m’a cauſé un double plaiſir ; car je commençois à m’impatienter furieuſement de toutes ſes manières. Pendant tout le tems que nous avons été à table, notre Allemand n’a ouvert la bouche que pour dire, après avoir pris de chaque plat le premier ; “ Prends le petit mamzelle „. (car il ne ſervoit perſonne) De tems en tems il diſoit : “ Vous l’y affre fait grantement plaiſir à mon perſonne. Moi revenir, & demander toujours vous. „ Enfin il a tant mangé & tant bu, qu’on a été obligé de le porter dans ſa voiture.

Quels ſots perſonnages que les Barons Allemands ! Nulles graces, nulle politeſſe. Je ne t’en ſouhaite pas, ma chère Eulalie ; ils payent mal & ne donnent aucun agrément. Vive les François pour le plaiſir, & les Anglois pour l’argent ! Adieu. Ta dévouée.