Page:Correspondance de Guillaume le Taciturne, prince d’Orange, 1857.djvu/100

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Ces faits ont été présentés d’une autre manière par les historiens hollandais[1], sur la foi du Discours de l’assassinement publié à La Haye en 1584[2] ; mais la correspondance du marquis de Roubaix avec Alexandre Farnèse, que nous publions, met la vérité dans tout son jour.


VI.


Nous sommes arrivé au dernier acte du drame dont nous avons pris à tâche de faire connaître tous les incidents, c’est-à-dire à l’assassinat de Guillaume le Taciturne par Balthasar Gérard. Cet événement occupe trop de place dans l’histoire, pour que nous ne le racontions pas avec quelque détail.

Balthasar Gérard était né, vers 1557, à Vuillafans, petit bourg du comté de Bourgogne, dans le bailliage de Dôle. Il était le neuvième des enfants de Jean Gérard, châtelain et juge de Vuillafans, et de Barbe d’Emskercke, dite d’Anvers, qui tirait son origine du comté de Hollande. Deux de ses frères avaient embrassé l’état ecclésiastique ; une de ses sœurs s’était alliée à une famille noble d’Arbois ; une autre avait épousé le receveur de la seigneurie de Vuillafans, (pp. 227, 235, 236, 245). Toute cette famille professait un grand attachement à la foi catholique et à ses souverains.

Balthasar Gérard annonça de bonne heure un esprit

  1. Van Meteren, Histoire des Pays-Bas, fol. 228.
  2. Voy. p. 129 de ce volume.