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et sans en référer aux députés des provinces réconciliées, lesquels « n’avaient empiété que trop d’autorité contre lui (pp. 29-30). » La pensée et le style de Granvelle se font encore apercevoir dans cette lettre, qui porte la date du 1er mai 1580.

Moins de trois semaines après, Philippe renouvela l’ordre de publication du ban (p. 32). Il voulut, de plus, qu’il en fût imprimé, en espagnol, en allemand, en italien, pour être distribué partout, un sommaire « donnant seulement avertissement de la substance du dispositif, tant à l’égard de la taille contre la personne du prince d’Orange, qu’en ce qui concernait les marchands négociant hors du pays (p. 36).

Farnèse se conforma avec ponctualité aux intentions du Roi (pp. 35, 39). Il était pourtant personnellement opposé à l’édit de proscription[1]. Est-ce par ce motif, ou pour se disculper devant l’opinion publique, que, dans sa circulaire aux gouverneurs et conseils de justice, il s’abrite derrière « le commandement exprès de Sa Majesté, réitéré par deux lettres siennes (p. 33) ? » La circulaire dont nous parlons porte la date du 15 juin 1580 ; on recula jusqu’au 15 mars (nous ne savons pourquoi) celle de l’édit ; mais il ne parvint, en effet, aux conseils de justice des provinces qui reconnaissaient l’autorité du Roi, et ne fut publié par eux, que vers la fin d’août[2]

  1. Témoin ce qu’il dit dans sa lettre du 4 avril 1581 au Roi (p. 45) : A mi nunca me pareció bien et placarte y bando que contra él se hizo…
  2. La lettre du conseil de Flandre au magistrat de la châ-