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Page:Correspondance de Guillaume le Taciturne, prince d’Orange, 1857.djvu/82

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que, parmi sa parenté, il y eùt une Judith qui tuât cet Holopherne[1]. À quel point les passions politiques et religieuses ne devaient-elles pas être excitées, pour qu’un homme tel que Foncq formât des vœux aussi abominables ?

V.


Lorsque le prince d’Orange eut été rétabli de sa blessure, il accompagna à Bruges le duc d’Anjou, qui y fut inauguré comme comte de Flandre. À quelques jours de là, on arrêta dans cette ville, sur de certains indices, Nicolas Salcedo, né français, mais d’origine espagnole, et Francesco de Baza, italien, son compagnon. Baza se tua dans sa prison. Salcedo fut conduit à Paris, et livré au parlement, qui le condamna à être écartelé.

Nos historiens, Le Petit et Van Meteren à leur tête, prétendent qu’Alexandre Farnèse, au nom de Philippe II, avait excité Salcedo à assassiner le prince d’Orange. Les historiens français, et nommément de Thou, qui pouvait être bien informé, puisque son père, le premier président Christophe de Thou, avait assisté aux interrogatoires et au jugement de Salcedo, ne lui imputent point de dessein criminel contre le prince d’Orange, mais ils le font l’agent d’une vaste conspiration tramée par les Guise contre Henri III, et qui devait éclater, dès qu’ils seraient parvenus à se défaire du duc d’Anjou,

  1. Mémoire de dom Berthod sur les MSS. de Granvelle, MS. des Archives du royaume.