Monsieur, je vous suplie que si se présentoit la
moindre difficulté en l’accomplissement de nostre
affaire de la laisser aler à qui la désire plus que moy.
Car à la fin tout autant peu-je seruir icy le Roy,
Monseigneur le Cardinal, Monsigneur de Noyers et
vous, comme delà ausibien. Ce qui me fait prometre
est, en grande partie, pour monstrer que je
suis obéissans. Mais cependant je metray ma vie et
ma santé en compromis, pour la grande difficulté que
il y a à voyager maintenant ; outre que je suis mal
sain : mais enfin je remetteray le tout entre les mains
de Dieu et des vostres. J’atens vostre réponse.
[Cette lettre parle du tableau de la Manne.]
Monsieur, je ne scaurois par où commencer à vous témoigner comme je me sens vostre obligé. Je ne pourois jamais l’exprimer, quand bien ce seroit mon mestier que de bien dire. Cela est cause que je désire extrêmement d’estre plus proche de vous, affin d’auoir plus de commodité de vous faire voir[s] mes resentiments. Mais je me consoleray cependans que la nécessité me retient icy à m’employer à un
en tout ce qui lui sera commandé : ce ne fût qu’après avoir recû la lettre (des 14 et 15 de janvier 1639) de M. de Noyers et celle du Roi qu’il écrivit à M. de Chantelou qu’il se disposoit pour partir l’automne suivant » (Félibien, p. 21). L’erreur de Poussin est d’ailleurs des plus explicables : la nouvelle année (1639) n’avait encore que quinze jours, et l’habitude lui a fait écrire l’ancien millésime (1638).