de la République et de l’Empire dans l’arme de l’artillerie ; colonel à Austerlitz, général de brigade à Saragosse, où il entre l’un des premiers, général de division après Leipzig, il demeure à Waterloo seul debout de son état―major. Il était sans alliance : lorsqu’il vit confirmée la vocation de son neveu, il lui laissa son domaine de Gracouville, son titre et son nom.
Aussi bien, le futur amiral avait reçu l’uniforme militaire
dès sa naissance, le 31 octobre 1813. Madame de La
Roncière, surprise par les douleurs pendant une promenade
en voiture, l’avait mis au monde sur les marches
du grand escalier du palais royal de Turin ; le général,
empruntant la pelisse de l’un des cavaliers de son poste
d’honneur, en avait enveloppé le nouveau-né.
Le jeune aspirant, parti de Montargis le 2 novembre,
embarqua le 15, à Brest, sur l’Orion, vaisseau-école de la
marine. Le général l’avait recommandé à son cousin
M. de La Rochassière, commandant en second, et lui avait
assuré une pension de 10 francs par mois, qui ne devait
pas lui permettre de faire à terre le grand seigneur. Il fut
donc très heureux lorsque, à la fin de 1830, les élèves de
l’Orion furent embarqués sur la frégate l’Aurore à destination de Toulon. Cette première traversée, qu’il raconte
en détail dans une lettre à sa mère, l’amarina tout à fait
et lui donna l’habitude de réfléchir, l’ambition de commander.
La frégate l’Herminie, commandant de Villeneuve, était en partance pour les mers du Sud, et d’abord pour Rio-Janeiro, où elle devait conduire la marquise de Loulé, belle-sœur de l’empereur du Brésil. La Roncière obtint d’y être embarqué avec onze de ses camarades, parmi lesquels Didelot et Ducrest de Villeneuve qui, comme lui,