de ses services et de sa valeur plus qu’un avancement
honorable ; il a vingt-deux années de services effectifs
lorsqu’il reçoit son quatrième galon. Remarqué par le
prince de Joinville qui le recherchera après 1870, en
bons rapports avec Victor Hugo dont la femme est amie
d’enfance de la sienne, recommandé par son père au
Prince Président, il est demeuré résolument en dehors de
la politique ; en se maintenant sur le terrain militaire et
aussi sur celui du monde, il a su gagner par la finesse de
son esprit et la parfaite distinction de ses manières des
amis dans tous les partis. La guerre de Crimée va révéler
en lui un chef, lui valoir l’appui d’une amitié alors puissante
et donner à sa carrière un grand essor.
Envoyé dans la mer Noire dès les premiers symptômes
de la guerre, le Roland, lorsque l’expédition de Crimée
fut décidée, prit à son bord les officiers généraux chargés
de reconnaître le point le plus favorable au débarquement
des troupes, et longea hardiment le littoral. Un jour, le
commandant de La Roncière fut averti par son second
que la machine ne fonctionnait plus ; on était à quelques
encablures de la terre et sous le feu de l’ennemi ; d’un
instant à l’autre le navire pouvait être jeté à la côte. Le
commandant donna tranquillement ses ordres à voix
basse et continua à causer sans qu’aucun de ses interlocuteur
se doutât du danger. Plus tard, après avoir concouru
au transport de l’armée, il explora dans son canot
les embouchures du fleuve et indiqua le gué par où devait
passer la division Bosquet, dont le mouvement décida de
la journée de l’Alma.
Lorsque le siège de Sébastopol fut résolu, ce fut lui qui, après avoir reconnu la baie de Kamiesh, la fit accepter, à force d’insistance et de volonté, comme lieu d’abri