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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 15.djvu/44

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Oui, c’est là tout notre bien ;
Et pour avoir l’avantage
De rester dans l’esclavage,
Il faut garder au volage
Un cœur dont il ne fait rien.


INSCRIPTION
DONNÉE À M. LE MARQUIS DE LAFAYETTE PAR M. MARMONTEL,
POUR LE BUSTE DU GÉNÉRAL WASHINGTON.

Te belluosus qui remotis
TeObstrepit oceanus Britannis,
Te non paventis funera Galliæ
Duræque tellus audit Iberiæ ;
TeTe cæde gaudentes Sicambri
Te Compositis venerantur armis[1].

(Hor. Ode xiii, l. IV.)

Une Année de la Vie du chevalier de Faublas, cinq volumes petit format.

C’est une année de la vie d’un jeune homme de qualité qui entre dans le monde ; il a seize ans, arrive à Paris, et devient éperdument amoureux de Sophie de Pontis, jeune personne qui demeure dans le même couvent que sa sœur ; mais cette grande passion ne l’empêche pas de se livrer tous les jours à de nouvelles illusions ; il passe sa vie à concilier son amour avec ses bonnes fortunes, et j’ai trouvé des lecteurs moins étonnés de la facilité avec laquelle il y réussit, que du merveilleux talent avec lequel on le voit suffire à tant de travaux. La belle marquise de B*** est l’heureuse enchanteresse qui se charge de l’éducation de notre jeune Hercule ; c’est une femme de vingt-quatre à vingt-cinq ans, qui sait tirer parti de tout, ne s’embarrasse de rien, et joint à la présence d’esprit la plus imperturbable infiniment d’usage, d’intrigue et de séduction. Son mari est tel qu’on pouvait le désirer, aussi fat qu’imbécile, un vrai personnage de co-

  1. Et les monstres n’ont pu vous fermer cette mer
    TeQui bat les rives britanniques.
    Le Cantabre indocile, et le vaillant Gaulois
    Qui sait donner la mort et la voir sans alarmes,
    Le farouche Germain, tous vous rendent les armes
    TeEt respectent enfin vos lois.

    (Traduction de Daru.)